La fête des Gogos.

Gogo

Ok c’est la rentrée, mais je vais quand même vous parler d’autre chose : des fêtes de fin d’année. Pas Noël et le jour de l’an, mais plutôt des fêtes de la fin de l’année scolaire. En juin dernier quoi.

Je suis un peu en retard, je sais, mais j’ai un métier, je travaille moi madame, j’ai dessiné des scènes torrides pour Closer tout l’été alors bon, et quand je ne travaille pas je pars en vacances, donc là j’ai rien écrit depuis longtemps, désolée comme dirait l’autre.

Je vais plus précisément vous raconter la journée du 17 juin 2017, que j’attendais avec impatience car ce jour béni a été choisi par toutes les instances concernées pour célébrer la teuf de l’école des toufaits ET de l’IME de Rose ET d’ABO. Le même samedi donc. Nous avons d’abord commencé par décliner le raout d’ABO, car faire les trois dans la même journée n’était PAS humainement et logistiquement possible.

Cap sur la kermesse des toufaits, en bas de la maison, un classique, 150 gamins de 6 à 12 ans qui hurlent dans une cour. On achète des livres aux pages cornées, des DVD qu’on a déjà et on mange des parts de gâteau mou accompagné du traditionnel banga tropical en gobelet. OK ça c’est fait.

On part ensuite en grande banlieue pour le grand rassemblement de tous les établissements gérés par l’association qui a créé l’IME de Rose. Au programme, pique-nique et olympiades, dans un stade en plein cagnard. Nous sommes à peine arrivés que Rose zieute direct la table où ses potes et ses éducateurs ont tout juste commencé leur pique-nique : elle nous lâche la main et les rejoint, nous plantant là.

Bon ! un enfant en moins. On avance.

Alors que j’étais paisiblement en train de déguster ma part de quiche au coca tiède, j’entends une annonce au micro qui appelle « madame Viot, chef d’équipe des jaunes » à se présenter sur la piste pour le début des olympiades. AH AH c’est une blague de la directrice de l’IME ! Ah ? non ? je dois y aller en vrai, on me dit.

Alors, les olympiades, c’est quoi, au juste ? Généralement, je fuis quand j’entends le mot, donc je ne sais toujours pas ce que c’est. Ce sont des activités sportives (gniii ?) en équipes constituées de 8 personnes, enfants ou adultes. La moitié des effectifs de l’équipe est valide, l’autre handicapée. Et il y a beaucoup d’épreuves. Genre athlétisme ou pire : tir à l’arc, basket, foot, course de relais, pétanque, lancer de poids et plein d’autres trucs du même style. Au secours. Ils vont vite voir que je fais partie des handicapés, moi.

Nous enfilons tous notre tee-shirt jaune, et c’est parti pour un après-midi de handisport sous canicule. Les gogos sont super contents, ils adorent et s’éclatent. Poupette est avec Axel à l’atelier « démonstration d’arts martiaux » dans le gymnase, moi je gère les toufaits (qui sont dans mon équipe, en guests.)

Camille a d’ailleurs donné de sa personne pour la course de relais : 500m de sprint en poussant un gus de 80kg en fauteuil, ça c’est du vrai sport ! Son partenaire était hilare et vraiment content de leur performance. Bon, les éducateurs nous ont avoué après qu’il ne fallait pas aller aussi vite car il y avait eu des précédents d’accidents assez graves (les roues lâchent).

Ah faudrait savoir hein, nous on est là pour gagner, pas pour jouer (devise des toufaits).

Evidemment, moi, j’ai eu tendance à aménager légèrement les épreuves pour que tout le monde puisse participer : on baisse un peu le panneau de basket jusqu’à ce qu’il soit sous le nez du gogo qui doit mettre un panier, on pousse le fauteuil à 30 cm de la cible du tir à l’arc et on fait autant d’essais que nécessaire pour qu’il se passe quelque chose, mini-exploits moultement applaudis par les coéquipiers en transe. Les toufaits n’ont pas aimé ça du tout, du tout, qu’on TRICHE. J’ai eu beau leur expliquer qu’un mec qui n’a pas de bras A BESOIN d’aide pour mettre un ballon dans un panier et que jouer au foot en fauteuil roulant c’est pas si simple, ils n’ont rien voulu entendre.

Comme ils avaient un chef d’équipe en bois, les jaunes sont arrivés non classés (pas dans les trois premiers quoi). Grosse, grosse déception. On fera mieux l’année prochaine, promis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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